It's a wonderful life

Qui en plus d'etre un film genial sur la foi, ou la chance, ou encore le destin si on ne croit pas aux anges (surtout quand ils picolent comme dans le film), est completement indemodable : Georges Bailey (James Stewart) est coince a Bedford (LE bled ultime) ou il a remplace son pere a la tete d'une banque familiale specialisee dans les prets immobiliers (hehe y a bon subprime), pour defendre les modestes accedants contre le mechant Potter (surement pas Harry) qui s'empare de la ville et construit des lotissements moches et chers en arnaquant les sans-le-sou. Bailey revait de voyages mais c'est son petit frere qu'il a envoye faire ses etudes a l'etranger. Il voulait une valise sur mesure "grande comme ca" (comme sur la photo), mais il n'a jamais pu quitter Bedford. Bailey, c'est le heros genereux americain qui se sacrifie parce que les autres le valent bien.

Et un jour, c'est la merde, tonton Billy devait deposer x milliers de $ a la banque sur le compte de la societe, mais il les paume, enfin il les oublie et le mechant Potter les lui vole. Pschitt, envoles les fonds. Comme s'ils avaient ete investis dans des CDOs... La cata. Et le bruit court que la societe aurait des problemes de liquidite, alors tous les epargnants accourent a la banque pour retirer leurs sous. Vous avez dit Northern rock?

Il faudra tout le talent de Bailey, Clarence, l'ange 2e classe qui n'a pas encore ses ailes, et la solidarite des habitants pour sauver la ville des griffes de Potter. Mais c'est le reve americain, alors ca se termine bien. Tout le monde chante, joyeux Noel, vous reprendrez bien un peu de dinde? Tout le monde a un bonus. Meme pas besoin d'une baisse des taux...

On reve, on entend les anges, on rit, on pleure, on peut le revoir 200 fois, on en sort toujours plus heureux, c'est magique.

It's a wonderful life (La vie est belle), Frank Capra, 1946