dimanche 7 mars 2010

Bullshit Bingo for the Investment Banker

Mon job consistait entre autres a decrypter les niaiseries des advisors pour en tirer des questions, des analyses, et une reflexion sur le credit. Grace a Goldman Sachs, voici une selection des meilleurs mots-cles utilises par ceux qui ne font pas credit pour vendre des business de tous genres. Le jeu consiste a les placer dans une grille et a les cocher lorsqu'ils sont prononces a une management presentation, pour hurler "Bullshit bingo!" quand le tableau est plein :

Global / Outstanding / Significant / Opportunities / Growth / Global AND regional / Proven performance / Stable Cash Flows / Cash generation capability / Strategic / Strategically positioned to exploit the industry's most attractive segments / Global reach / Best in class / Solid technology base / Key / Established presence / Cost savings / Higher margins / Lean / Most attractive / Longstanding / Innovative / Operational excellence / Premier / Reliable / Deep / Penetrate new markets / Further productivity improvement / High barrier to entry /Customer diversification / Unique position on its markets / Leverage its internal strengths to serve global customers / Multi-pronged approach centralised on... / Focused on profitability / Strong core management / Dedicated / Consistently Growing / Extremely compelling / Unique / Advanced / Global Footprint / Path breaking / Vertical integration / Vision.

samedi 20 février 2010

Petits, mais costauds.

Visite des tunnels de Cu Chi au nord d'Ho Chi Minh City. On a fini par comprendre comment les Vietnamiens se sont debarrasses successivement des Francais et des Americains. Quand on peut vivre plusieurs mois dans des tunnels de 60cm de haut et 250km de long (sans se perdre!), a bouffer du tapioca du tapioca et du tapioca, chier dans des boites de munitions, marcher avec des sandales en pneu, vivre avec 40degres a l'ombre, la boue les serpents les scorpions et tous leurs petits copains, reprendre un couteau entre les dents quand ses freres ont ete enfumes inondes tortures napalmes, avec la tete froide et la rage au coeur, il peut tomber 20 viets pour un ricain, il en restera toujours assez pour gagner. On ne peut pas ne pas respecter ca.

dimanche 24 janvier 2010

Gaby, go get them

Thailand, Dec 2009
Ma fille va les convaincre d'enlever ces pancartes, et s'ils ne veulent pas l'ecouter, elle leur cassera la gueule avec ses airs de ninja. Tant qu'elle y est, elle pourra se debrouiller pour que les ordinateurs aillent plus vite, que les acsenseurs soient mieux programmes dans les buildings de 80 etages, que les fonctionnaires travaillent mieux et avec le sourire, que les profs soient mieux payes, que les meres soient respectees, que les distances - physiques et spirituelles - soient raccourcies, et que les hommes gachent moins les choses et leur vie. Qu'est-ce que tu veux Gaby, ta mere a rien foutu, tout te retombe dessus...

lundi 11 janvier 2010

This year will be big

So far, 2010 brought Arnaud a big promotion.
So far, 2010 brought me a big... gastroenteritis...

jeudi 31 décembre 2009

Inspiring Women in 2009


Elles sont sublimes, elles ont un talent immense, elles m'inspirent :
Anne-Marie Jean, peintre expressioniste, parce que je me leve tous les jours en regardant ses oeuvres qui sont si belles et qui m'obligent a ouvrir les yeux.
Regina Spektor, chanteuse et pianiste expressioniste, parce que son jeu et sa voix et ses textes sont si riches et droles qu'ils me donnent envie d'ecouter, enfin. It's been a long time since i've touched now i'm getting touched all the time.
Kate Winslet, actrice... expressioniste, pour la tyrannie mentale de Revolutionary Road qui ne tuera peut-etre pas que son personnage. En attendant, vive le cinema.
Justine Levy, ecrivain... eh bien ca ne va pas si mal : expressionniste, parce que la mauvaise fille a ecrit le livre que j'aurais tant voulu ecrire, et qui m'oblige a lire lire lire, reflechir un peu pour peut-etre un jour aussi, ecrire.

vendredi 11 décembre 2009

Plus rien ne peut pas m'arreter

non non il n'y a pas d'erreur grammaticale dans ce titre...
100km, plus de 5000m de denivele, 36 heures de marche, autant dire qu'on a le temps de passer par de nombreux etats :

1. l'Euphorie (au debut), la super forme, hyper bien dormi, les accus a bloc, les 4 fantastiques sont tout petits a cote de nous, les centaines de marcheurs communient dans la joie, il fait beau, la mer n'a jamais eu un bleu aussi profond, les pieds sont au frais dans des chaussettes propres qui sentent bon : rien n'est inaccessible, on se ferait 10 sommets de 5000m a cloche-pieds. Ca dure 25km...

2. la Joie dans l'Effort : ca commence a monter serieusement, on sent exactement ou les premieres ampoules vont apparaitre mais on se dit que c'est rien on est bien au-dela de quelques malheureuses ampoules apres tout rien de grand ne s'est accompli sans un minimum de souffrance, on garde une ame de conquistator on rigole on plaisante on est encore dans les temps pour faire une belle perf on s'est bien entraines on est prets. Merde je commence a avoir mal au dos j'aurais pas du prendre 2 batons pour la premiere fois tant pis plus que 70 bornes on va bientot s'arreter pour manger un bon petit plat chaud. Ca dure encore 10km...

3. la Ralante : le bon petit plat n'etait pas chaud du tout, hyper mal au dos, ou est le masseur, il fait nuit noire les rochers sont pervers j'y vois rien avec ma vieille frontale qui eclaire a peine mes pieds, j'ai chaud avec mon coupe-vent j'ai froid quand je l'enleve et quand je l'attache autour de ma ceinture il glisse et tombe sans arret je vais le laisser par terre quelqu'un le prendra ou pas je m'en fous, punaise ce vent glacial qui ne s'arrete jamais, ras le bol des mecs qui doublent sans prevenir ils croient quoi qu'ils vont courir comme ca jusqu'au bout, les bourrasques sur la crete de Ma On Sha, j'ai faim mais je veux pas de ces foutus gels parfum vanille-fraise degueulasses je mange mes derniers raisins secs, que font les autres est-ce qu'ils vont bien ils ont l'air ok un peu mal au genou et un peu froid mais ca va. Puree je me souvenais pas que les marches de Beacon Hill etaient aussi hautes. On va tenir le coup il va bien finir par faire jour. Ca dure 20km...

4. le Trou Noir : il fait jour alleluyah on a mange des poires en haut de Beacon Hill en revant de tartines beurrees avec de la confiture de framboises, je me souviens vaguement des singes, de notre camarade qui s'est arrete 20 minutes aux toilettes, du break sur le bitume de la section 6 ou j'ai change de chaussettes mais pas le courage de changer autre chose, se regarder les pieds aie ca fait mal ces satanees ampoules qui sont venues se mettre sous les bandages, ne pas les toucher on verra plus tard il faut avancer on a deja 4 heures de retard mais comment c'est possible qu'est ce qui s'est passe comment ils font ces types qui courent tout du long?? Non vraiment j'ai trop mal aux pieds il faut que je m'arrete a l'infirmerie du checkpoint 7, la nurse va me remettre sur pieds (pouf pouf), ca fait du bien de s'asseoir sur un lit de camp la nurse fait la grimace je lui reponds dans un sourire faible allez t'as du en voir d'autres aujourd'hui va, 20 compresses 5 seringues 10 pansements plus tard il faut remettre les pieds froids dans les chaussettes sales pas le courage d'en prendre des propres de toute facon c'est trop tard mes pieds sont niques, et les chaussures qui ont l'air si petites, tu vas rentrer oui, Pied!, traitre tu m'avais jamais fait ca avant, me lacher comme ca. Je me souviens tres bien de ce moment effroyable ou je comprends que je ne peux plus mettre un pied devant l'autre. Ca a dure 15km, il en reste encore 30...

5. la Desillusion : je vais jamais y arriver je sens que les autres peuvent encore marcher, 30 bornes 30 bornes 30 bornes je me repete en me faisant mal a force de le repeter encore et encore, allez plus qu'un sommet on a deja fait le plus gros du denivele, plus que Tai Mo Shan et apres la descente, aie la descente c'est encore pire que monter il me faut les 2 batons pour me porter a chaque pas, allez allez dans 10 bornes on voit la support team on va manger ce sera un festin, tu parles ces cretes ne s'arretent jamais, de jour en plus on les voit on ne voit qu'elles a l'infini, il fait tres chaud c'est le milieu de l'apres-midi, je me tords les chevilles a chaque pas j'en peux plus je veux dormir, maman papa je vous aime, tant pis je dirai que j'ai craque je pleure je n'en peux plus il faut que je m'arrete tous les 10 metres, je suis au bord de l'hypoglycemie il est ou le numero d'urgence, ah oui sur les bracelets/codes barres d'hopital qu'ils nous ont attache au poignet, je veux arriver en haut je veux arriver en haut je veux arriver en haut, ca y est on est arrives en haut OUF une longue descente tres lente il se fait tard il va encore faire nuit on est tellement en retard qu'on va faire une deuxieme nuit, tout ce qu'on voulait eviter... Il faut manger j'ai pas faim du tout le riz frit est affreux mais c'etait tellement gentil de nous l'avoir cuisine, desolee mais encore une bouchee et je vais vomir. Les 9km les plus longs de ma vie...


6. Il faut FINIR, "plus que" 23km : on a couru comme des cabris et hop c'etait torche.
Non. Il refait nuit. Une longue descente bitumee de 10 bornes et la derniere section : finir n'est plus une option. On fera pas mieux que 36 heures mais tant pis on arrivera au bout. l'Euphorie revient dans les derniers km, on tourne on tourne dans le sable on court presque a un instant on se dit qu'on fera peut-etre juste en-dessous de 36h mais non, inutile de se niquer les genoux pour quelques minutes, l'important c'est d'arriver au bout, il est la le bout on le sent on y est presque il est minuit et demi plus que 3 plus que 2 plus que 1 plus que 800m 500m 300m 200m 100m, PUT............ que c'est BON, on est morts on est contents on sourit comme des enfants endormis on est fiers well done partners on a fini tous ensemble, je ne recommencerai jamais car... je n'oublierai jamais.

lundi 19 octobre 2009

merci au poete, joyeux anniversaire au fils

Le blues d'une mere,
Que rien ne tempere,
Lorsque pere est mere,
Son oeil interieur severe,
Perce par la douleur primaire,
Celle du fils face au retrait mammaire,
Soudain monte une panique eclair,
Plus rien n'est clair,
Une envie de grand air,
Courant dans la bruyere,
Ses enfants en bandouliere,
A la recherche de la mer,
Pour des sourires prosperes,
Un chateau de sable hier,
Demain une tasse d'eau de mer,
Qui n'aura meme pas un gout amer.