dimanche 9 août 2009

Mon vieux kilim

Que les choses soient claires entre nous : je n'ai pas besoin de toi. Une seule raison justifie aujourd'hui ta presence chez moi : ton ancien proprietaire est un beau filou (et moi un gros pigeon).

Ils sont bons, ces vendeurs de tapis. En entrant dans ce magasin de new delhi, je me suis dit que celui-la allait payer pour celui qui m'avait arnaquee la veille : il allait me montrer tous ses tapis et je n'acheterais RIEN. Naturellement ce sera facile, car je n'ai vraiment pas besoin d'un tapis!

Effectivement, j'ai du voir presque tous les tapis, ce qui est deja un bel exploit de vendeur. Comment identifier le gout du pigeon. Pardon, du client.

Entre les tapis neufs qui ont des reflets de saphir, nuances en fonction de l'angle de vue, et les vieux tapis qui ont ete faits par des familles qui vivent dans les montagnes et qui descendent leurs oeuvres a dos de mulet (vous vous rendez compte, il faut 4 ans pour faire un tapis comme ca, madame, et presque autant pour les descendre en ville). Il y en a pour tous les gouts.

Allez madame dis-moi lequel tu preferes. Oh la vraiment c'est difficile a dire, ils sont tous jolis... Mais quand meme, dis-moi, celui-la, est-ce que tu le vois chez toi? Non? On le remballe. Celui-la? Oui il est pas mal... Des vieux kilims comme celui-la, a londres, tu le trouveras a 5 fois son prix ici.

Ca tombait bien, il etait totalement hors de prix. Je n'allais meme pas commencer a negocier. Meme s'il me donne une garantie que je le revends aussi cher qu'une ferrari a paris.

Au bout de quelques palabres... Je suis en retard, je dois vraiment y aller, merci pour tout, ciao ciao.

Attends!!! C'est quoi ton prix? me prie-t'il. De mon cote, aucun enjeu, je m'excuse poliment et je donne mon prix, trois fois moins. Il grimace. Me supplie de faire un effort. Desolee mon vieux, mais je ne negocie meme pas, je n'en VEUX PAS, de ton kilim.

Donne-moi une minute, me demande-t'il. Pour reflechir! Concertations tres vives avec les collegues (probablement sur le match de cricket de la veille). Allez, ok, je veux vendre, alors j'accepte.

Et je suis repartie avec mon vieux kilim. Que je vais apprendre a aimer.

Ce serait une belle lecon. Si je ne l'aimais pas deja...

1 commentaire:

Arno a dit…

Heureusement qu'il reste des bons clients comme toi pour sauver le monde de la crise! Pour que j'achete un tapis il faudrait qu'il vole, alors celui qui descend de la montagne a dos de bourricot entre 2 annees bissextiles, c'est bien un miracle s'il orne (joliment ma foi) notre demeure...